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LAST EXIT
6 avril 2015

Kenya : Les morts n'ont pas tous la même peau

 Charlie-1

Qui retiendra la date du 2 avril 2015 ? C'était il y a tout juste 4 jours, 4 petits jours chers Charlies, qu'un attentat a eu lieu à La Garrissa University College, à l'est du Kenya. Difficile de savoir le nombre exact de morts, car nos médias s'y perdent un peu, 147 ou 148 étudiants massacrés, mais ce n'est pas grave, un de plus ou un moins dans « ces pays-là », avec « ces gens-là », on ne va pas en faire tout un plat !

D'ailleurs, quasiment personne dans notre cher pays à nous, n'en a fait un plat, parce que «Je suis Charlie », certes, mais il y a des limites, hein ? Faudrait pas confondre non plus les torchons avec les serviettes ! Oui d'accord, nous étions nombre de Charlies, à décider de combattre les islamistes radicaux après l'attentat de notre petit journal chéri, que nous ne lisions jamais pour la plupart, et qui allait déposer le bilan, mais de là à manifester notre tristesse pour quelques pauvres étudiants, loin de « cheu nous ! », dans un pays peuplé d'individus pas très civilisés, il faut bien le dire, hein ? Ils sont pas tout à fait comme nous ces gens-là ! Ils ont une autre culture ! Non, ça valait pas la peine d'en faire tout un foin !

Depuis le rassemblement du nombre le plus important de crétins que la France ait jamais connu ce 11 janvier 2015, les passions sont retombées mollement. Le petit Fabien Peloux, en tête de file, à séché ses larmes, et ses interviews, et le journal Charlie Hebdo s'est refait une santé bien sûr, grâce à ces mêmes millions de moutons accumulant les minutes de silence, et brûlant autant de bougies à la gloire de leur médiocrité, en oubliant au passage le véritable hommage, pour se concentrer sur la jouissance de faire partie du nombre, et ce sentiment de toute-puissance éprouvé à se trouver du bon côté de la barrière, dans les clous choisis pour eux, à mille lieues aujourd'hui comme hier des tragédies que vivent des centaines de milliers d'individus, comme ces étudiants de l'université de Garissa, massacrés pendant des heures, pour lesquels « Je suis Charlie » ne versera pas une larme, parce que les Charlies si touchants, ce 11 janvier, décident avec la complicité des médias, de ce qui est tolérable ou non, de quand on doit pleurer, et pour qui, et quand on ne le doit pas. Pour les étudiants kenyans, manifestement, ce n'était pas nécessaire.

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