Chroniques smartiennes (suite)

Alors qu'en septembre 2015, on apprenait que 61 % des ouvriers de chez Smart avaient voté NON pour le passage au 39 heures payées 37, on apprend maintenant qu'ils ont voté massivement pour le OUI à 90 %. Que de changement en seulement trois petits mois ! C'est d'ailleurs stupéfiant comme il est aisé pour certains dirigeants de grandes entreprises de faire passer une exigence pour un choix, transformer une contrainte en avantage, et une servitude en sentiment de liberté.

Applaudissons la fumisterie du DRH garantissant une pérennité des emplois pendant quatre ans. Quelle fleur dites-moi ! Mais comment se fait-il qu'en spoliant si effrontément les salariés de leur temps libre et de leur forces vives, les patrons réussissent-ils à faire le plus souvent penser qu'ils leur offrent là un privilège inégalé ? On se sentirait presque forcés de les remercier pour leur générosité, alors qu'ils viennent tout simplement de contraindre des hommes et des femmes à donner de leur temps gratuitement, et les réduire ainsi à l'état d'esclaves.