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LAST EXIT
6 septembre 2008

Peut-être n’avons-nous rien à faire là

Il arrive quelquefois qu’un rien nous choque, une fleur broyée par un pied inconscient, un moineau posé sur un fil électrique et cherchant désespérement son air, des branches d’arbres  peinant à trouver leur ciel, une herbe folle au milieu d’un mur, folle d’avoir osé pousser là, folle de n’avoir pu naître ailleurs, folle d’exister parmis les hommes, un taureau dans l’arène se demandant bien pourquoi, les banderilles remplaçant ses vertes prairies, du sang s’échappant de ses flancs pour faire plaisir à l’homme, le regard fou de douleur pour faire encore plus plaisir à l’homme, et puis plus loin un renard déchiqueté gît sur la route, supportant encore et encore les multiples assauts de pneus réduisant sa chair en bouillie. De quelque façon que ce soit, la nature est à vif des plaies que l’homme lui inflige sciemment ou non. Et puis le chien qui tire sur sa laisse, s’étranglant parce que son instinct de flaireur le rattrappe, un cerf pris au piège dans sa propre forêt, un cheval qui se passerait volontier de ce poids sur son dos, des ronces qui voudraient pouvoir se développer en paix, des orties pousser là où cela leur chante, des arbres qui sont décapités tous les ans, des jardins clos, des haies rectilignes d’hommes qui élaguent, coupent, tronçonnent, taillent, dissèquent, réduisent, tuent, toujours et encore pendant que les usines recrachent le sang du fer de l’homme et étouffent tranquillement l’atmosphère, comme un sac plastique qu’on met autour de la tête en serrant doucement, ainsi progressivement jusqu’à ce que l’air manque de lui-même, un poisson dans un aquarium sans eau, un chat castré pour qu’il soit peluche, un rat qui n’est plus que de laboratoire, et l’homme dans tout cela qui continue effrontément d’embrasser le tout et son contraire en exploitant ses congénères, affamant les plus nombreux afin que quelques-uns croulent sous l’opulence, procréant à tout va, brandissant ses enfants qui n’ont rien demandé bient haut devant le monde, soi miniatures indispensables semble-t’il au “bien-être” de la planète, comme si l’espèce humaine était la raison finale de tout, comme s’il était évident qu’elle seule dusse survivre au sacrifice de toutes les autres.

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