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LAST EXIT
15 avril 2009

Il s’appelait Zadran Khan Otmanzai

Il avait 26 ans, ou bien 24. Un nom, à peine un âge, et une nationalité, afghane, stigmatisée par les occidentaux comme nationalité à risque et impliquant des efforts surhumains de la part de ceux, nés dans ce pays d’ambre, dont le seul crime consiste à espérer une vie meilleure. Harponné par le désir de fuir, combien de temps, combien d’efforts, combien de sacrifices et de renoncements Zadran a-t’il été forcé d’exiger de lui-même, afin de parvenir jusqu’en France... pour finalement y mourir, sans toit, sans famille, sans autre regard que celui de son meurtrier, un de ses frères d’exil, rongé comme lui par l’enfer du déracinement, à l’affût du rêve, au bord de l’existence. Zadran aura vécu avec le strict nécessaire pour être dépouillé jusqu’à l’ultime, de l’essentiel. “Quand on veut on peut”, paraît-il. Qui plus que Zadran a voulu ?

Qu’a t’on fait de son corps ? où repose-t’il ? Quelqu’un était-il à son enterrement ? Sa famille sait-elle au moins qu’il est mort ? et comment ? Va-t’il y avoir enquête ? Quelques fleurs sur sa tombe ? Avait-il des frères et des soeurs ? une petite amie ? Au moins une image à laquelle se raccrocher dans ses derniers instants, quelques doux moments usurpés parmi une moisson de coups durs ?

Qui était Zadran ? sinon pour la plupart d’entre nous, un corps lardé de six coups de couteaux, dans un parc à Paris. Un jeune homme, s’étant contenté à défaut d’autre chose, d’un peu d’herbe comme ultime refuge pour une nuit un peu moins rugueuse, un semblant de nid, un recoin dans les entrailles d’une ville ingrâte qui n’a même pas suffit à le protéger du pire, condamné dès sa naissance à endurer, éprouver sans répit, l’espoir érodé par le crin du quotidien, sans la moindre chance d’un avenir meilleur, parce qu’il est né là-bas... Comme si c’était sa faute de n’être pas né ici, avec cette couleur là plutôt qu’une autre, sur une terre fertile plutôt qu’aride, comme si naître là où nous sommes était une question de mérite et décidait du meilleur pour les uns et du pire pour les autres. Comme si Zadran n’avait pas eu droit lui aussi, de connaître l’envie, le désir, le mieux-être, comme s’il était moulé à une terre désespérement décharnée avec les rêves aussi, taris avant d’éclore, à jamais brisés dans leur élan. Zadran destiné à subir, Zadran destiné à courber l’échine, Zadran destiné à peiner, comme si lui aussi ne méritait pas autre chose, autrement, comme si sa mort à lui était moins humaine, comme si le sang sorti de ses plaies était moins rouge, comme si les coups avaient dû lui faire moins mal et la mort s’avérer moins terrifiante...

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Commentaires
M
l'Etat français n'est pas la France. Un pays n'est pas à proprement parler raciste, mais certains individus oui, d'autres fort heureusement condamnent la politique d'immigration telle qu'elle est pratiquée en France et ailleurs. Ces coeurs qui luttent contre le racisme sous toutes ses formes ne sont pas seulement français ou afghans, mais ils sont les deux et bien plus encore, ils ont une valeur humaine, internationalement humaine, et se situent bien au-delà de toute question d'ordre politique, religieuse ou raciale.
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J
c'était mieux pour lui d'êtr vivant parceque la france c'est un pays le plus racicte du monde tous nous probléms vont reglé mais la mauvaise atitude de l'état fraçais va resté dans l'esprit de peuple afghan parce que c'est un pays qui rende l'êtr humain en esclave dans une façon modern <br /> Zadran va être pardonné par le dieu mais la france n'aura pas de place dans les coeurs afghans
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