...To Brooklyn
Last Exit to Brooklyn - La grève...
Last Exit to Brooklyn d'Uli Edel (1989). Avec Jennifer Jason Leigh et Stephen Lang.
[...] Une lance à incendie fut rapidement déroulée et mise en place ; un haut parleur hurla aux hommes de se disperser. [...] La rangée de flics s’était agrandie et poussait la foule aussi fort que possible, mais les hommes étaient de plus en plus furieux au fur et à mesure qu’un plus grand nombre de flics les affrontait et la voix les menaçait et ils sentaient la force qu’était leur nombre et ils éprouvaient un sentiment de frustration et d’espoir perdu après des mois inutiles passés aux piquets et aux queues pour la nourriture et ils trouvaient là le soulagement dont ils avaient besoin. Maintenant il y avait quelque chose de tangible à atteindre. Et les flics qui étaient restés debout pendant des mois tandis que les hommes faisaient les cent pas, en leur disant de continuer à bouger, qui les avaient enviés parce qu’au moins ils pouvaient faire quelque chose de tangible pour être mieux payés tandis qu’eux tout ce qu’ils pouvaient faire c’était de soumettre une requête au chef et d’être rejetés par ces pourris de politiciens, finalement ils trouvèrent aussi l’issue qu’ils avaient attendue et bientôt le cordon de police fut absorbé par la masse deux ou trois tombèrent sur les genoux puis d’autres aussi, grévistes et flics, et une pancarte vola et s’aplatit sur une tête et une main gantée de blanc s’éleva puis une matraque s’abattit et des mains, et des matraques, des pancartes, des cailloux, des bouteilles furent soulevées et lancées comme si elles étaient commandées par un câble excentrique et la masse s’étala, certains tombant sur d’autres [...] puis d’autres flics sortirent de voitures et de cars et une autre lance à incendie fut déroulée et braquée, l’ordre d’ouvrir les vannes fut donné avant que les flics qui se débattaient avec les grévistes se soient échapés de la mêlée et quelques-uns des grévistes remarquèrent la deuxième lance qu’on était en train de préparer, puis ils aperçurent la première et chargèrent les flics mais l’eau jaillit en un puissant torrent et l’un des hommes reçut le jet en plein abdomen et sa bouche s’ouvrit brutalement, mais si un son en sortit, personne ne l’entendit et il fut retourné, gyroscope déréglé, bondissant loin des hommes et rebondissant vers le trottoir et ceux qui étaient derrière lui furent renversés et repoussés et quelques flics se mirent à courir frénétiquement vers les différents coins des rues essayant de diriger et de dévier la circulation mais toutes les voitures avançaient lentement malgré les invitations pressantes à circuler que leur faisait la police, ne voulant pas rater le spectacle, et la voix hurla de nouveau des ordres et les deux puissantes batteries furent dirigées avec expérience et précision et bientôt la masse ne fut plus qu’un chaos de particules entrechoquées qui rebondissaient, s’écroulaient et tournoyaient les unes contres les autres et bientôt le calme fut suffisant pour qu’on entende les sirènes des ambulances et les gémissements les plus forts qui s’élevaient de la masse et bientôt aussi la rue fut nettoyée de tous les débris et même le sang fut nettoyé. [...]
Hubert Selby Jr Last Exit to Brooklyn (1964)
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