Effleurer et non s’affairer
La lenteur ne constitue pas une valeur en soi. Elle devrait nous permettre de vivre honorablement en notre propre compagnie sans nous éparpiller en projets aussi inutiles que vains. Ce qui est en cause, ce n’est donc pas le temps nécessaire à l’accomplissement de nos tâches : peu importe que nous en atteignions plus ou moins vite le terme. A une vision en quelque sorte horizontale, substituons une approche verticale : en l’occurrence, le degré d’engagement dans ce qui se présente à nous. Faisons le serment d’effleurer et non point d’empoigner - et alors les êtres nous livreront ce qu’ils sont, ce qu’ils consentent à être, progressant vers nous à l’allure qui est la leur, parfois sur une mode vivace, parfois sur un mode lent. [...]
Pierre Sansot, du bon usage de la lenteur.