du souffle de l'oeil

Respire... si la multitude te nie, marche droit vers elle ! Les archipels du doute s’érigent en sinistres ennemis ? Et alors ! cesse de t’époumoner à vide. Va, cours, franchis les chimères et pique-toi du réel. Nargue les “Je” si tu le veux, mais caresse le Vivant, chéris ses collines et ses creux, embrasse ses courbes, épouse ses plaies. Respire... puise tes forces dans l’élan, crache l’effort vers l’autre, apprivoise ses yeux fossiles, embrasse sa rage, fais du caillou ton velours, que le granit mue coton... Explose de plumes !

N’est pas humain qui finit étranger à soi-même parce que toute sa vie étranger aux autres.

Passer à côté de soi comme si de rien n’était, oublier le temps maçonner, faire son ciment tout autour, édifier un mur avec le moi à l’intérieur du trou, la mémoire chancelante comme un échafaudage rouillé, n’est pas humain, non ? Respire... assimile, assume, intègre l’autre, brave-le, que son regard te tue mais te voit enfin, tout vaut mieux que l’absence... de regard, des pétales dans les yeux d’exister dans les yeux de l’autre, avant de mourir... Respire ! Nourris au curare, les abandons ont dilaté les pupilles, contracté l’iris, des fleuves de larmes ont séchés sous les cils mais le rejet s’est pris une gifle, bien fait ! Orpheline, adopte le monde ! Fonce à bride abattue vers l’innombrable, Respire... mais Respire donc !

Comments

[montag]

Chez moi ? C'est beaucoup dire... disons que je suis là.

[Boudi]

C'est ici, chez toi ?