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27 juin 2010

Docteur fraude

Le coût de la fraude médicale dans le monde est considérable

Dans le domaine médical, la fraude coûte cher. C'est la conclusion d'une étude menée par le Réseau européen de lutte contre la fraude et la corruption dans les soins de santé (EHFCN) et le Centre pour les services de lutte contre le fraude (CCFS) de l'université de Portsmouth, en Grande-Bretagne. Selon cette enquête, publiée lundi 18 janvier, 5,59 % des dépenses mondiales de santé sont perdues chaque année pour des erreurs ou des faits de corruption. Ce qui représente, selon l'étude, un total de 180 milliards d'euros.

L'étude a porté sur 69 exercices de 33 organisations dans six pays (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Nouvelle-Zélande, France, Belgique et Pays-Bas). Le total de ces dépenses dépasse 300 milliards de livres (344 milliards d'euros). En Europe, 56 millards de dollars (36 milliards d'euros) seraient ainsi jetés pas la fenêtre. "Aucun de nous ne peut nier ces fraudes, explique Paul Vincke, président du EHFCN. On a besoin de s'unir et de se mobiliser, on a besoin de le faire partout en Europe et cela de toute urgence."

Pour Paul Vincke, la fraude concerne la totalité du domaine médical. "Fraude", un terme standarisé pour définir la corruption et les erreurs. M. Vincke précise tout de même que, s'il y a fraude, il y a intention. Le directeur de cette étude, Jim Gee, a mis au point une méthode d'analyse des risques pour quantifier cette fraude depuis de nombreuses années. "Aujourd'hui, assure Paul Vincke, les études et les méthodes statistiques sont suffisamment valables pour assurer la fiabilité des résultats."

L'enquête révèle que ces détournements se pratiquent dans tous les pays et tous les secteurs médicaux. Des mauvais élèves ? "Pas vraiment, reconnaît M. Vincke, tous sont concernés." Dans tous les pays étudiés, on répertorie ainsi falsification d'attestation d'identité pour les patients qui veulent obtenir des bénéfices auxquels ils n'ont pas droit, surconsommation de médicaments, prestations inutiles ou inefficaces. Et la liste est loin d'être exhaustive, on pourrait encore ajouter les accords sur les prix des sociétés pharmaceutiques, les fausses demandes de remboursement de la part de médecins peu scrupuleux...

En France, la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) a repéré en 2008 des fraudes à hauteur de 160 millions d'euros. "Mais cette fraude détectée n'est pas la fraude réelle et c'est ce que notre étude veut démontrer, ajoute M. Vincke, en avançant cette moyenne qui avoisine les 6 %". En France, la perte la plus évidente serait du côté des chirurgiens-dentistes, mais elle concerne également tous les médecins spécialistes, généralistes, les fournisseurs, les transporteurs et, bien entendu, les patients. "Il faut comprendre que ce ne sont pas de gros montants, insite Paul Vincke, mais en faisant l'addition on arrive à des sommes considérables."

Ces 5,59 % qui équivalent à environ 180 milliards d'euros permettrait, souligne l'EHFCN, de contrôler la malaria en Afrique ou de vacciner les 23,5 millions d'enfants de moins de un an qui ne sont pas immunisés contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche dans le monde.

http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/01/20/le-cout-de-la-fraude-medicale-dans-le-monde-est-considerable_1293930_3244.html

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