Expérimentation sur les pauvres dans le Cantal

Encore un département "inspecteur" de bons éléments ! Et qu’est-ce qu’être un bon élément en ce bas monde ? Cela tient en trois petits verbes chéris par nos tyrans : obéir, travailler, et consommer. Si tant est qu’on s’éloigne de cette ligne aux contours soigneusement tracés pour nous par la machinerie bourgeoise, la punition viendra chatouiller le bout de pain qu’il nous reste pour vivre. Dans une commune du Cantal, la Mairie est fière de nous présenter son nouvel attirail d’assermentés à nuire aux plus indigents, et privera d’aide alimentaire toutes celles et ceux qui refuseront de se soumettre aux exigences de leurs bourreaux d’élus. Tout individu de condition modeste, s’il veut manger à moindre coût, devra obligatoirement signer une charte "de bonne tenue", le menant tout droit vers la voie de l’esclavage. Certains devront ainsi s’engager à moins fumer, ou à moins boire, d’autres, à envoyer un peu plus de lettres de motivation aux employeurs, pour prétendre tout simplement manger à leur faim. En se flattant de "responsabiliser les bénéficiaires", voilà comment on réduit les êtres à l’avilissement le plus total. Dans ce royaume féodal, on affame, on juge, et on condamne. De petites décervelées sorties fraîchement d’un DEASS, décideront si telle femme pouvant être leur propre mère, aura droit ou non à manger, en vérifiant préalablement que celle-ci aura bien fait fi de son paquet de cigarettes. Le tabagisme de cette femme ? Peut-être le seul refuge, ou le seul petit plaisir qu’il lui restait dans cette vie sacrifiée au profit de seulement quelques-uns. Mais peu importe, ainsi va la vie, un va-et-vient permanent entre châtiments et récompenses. Bientôt, les assistantes sociales, dressées à la mode bourgeoise, donneront comme à l'école, une belle image à chaque tâche effectuée docilement par les pauvres, ou leur assèneront un coup de règle en fer sur les mains, parce qu'ils auront eu le malheur de résister à cette odieuse mise sous tutelle de leur vie. Aussi, de médiocres esprits auront encore ce toupet de dire qu’il en va de la dignité de "ces gens-là", alors qu’ils viendront de leur voler leur droit le plus fondamental.